AURORE de Blandine Lenoir

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Avec Agnès JAOUI dans le rôle-titre.

J’étais ravie d’assister à la projection de l’avant-première au Luminor lundi dernier.

Aurore (remarquablement jouée par Agnès Jaoui) c’est vous, moi, nous … enfin nous les quinquas. Avec ce quotidien plein de déboires, de doutes, de petites contrariétés qui mises bout à bout finissent par nous pourrir la vie.

Entre les bouffées de chaleur due à la ménopause, l’annonce de la grossesse de sa fille aînée qui en profite pour régler quelques comptes avec sa maman, en passant par la case « recherche d’emploi », sans compter les aléas d’une vie sentimentale relativement compliquée, Aurore a bien du mal à se positionner … femme, mère, amante, future grand-mère, ex-épouse ??? Quelle est le statut le plus adapté à sa situation ?

Mano (Pascale Arbillot), la meilleure amie, la confidente bienveillante, un peu moins touchée par tous ces problèmes (ni mari, ni enfant et pas de problème de boulot), est là pour ajouter un peu de fun et surtout pour lui remonter le moral quand ça ne va pas.

Pas simple les relations avec les hommes: entre l’ex éconduit 20 ans auparavant, toujours amoureux mais qui se préserve, l’ex mari père de ses deux filles et le nouvel amant qui…

Je ne vais pas vous raconter tout le film quand même !!!

La projection du film a été suivie d’un débat, mené par Clarisse Fabre, journaliste au journal le Monde, en présence de Blandine Lenoir, la réalisatrice, d’Agnès Jaoui et de Mélissa Petit, sociologue.

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Clarisse Fabre, journaliste au Monde, Agnès Jaoui, Blandine Lenoir et la sociologue Mélissa Petit

La salle était pleine, et comme le film a visiblement  beaucoup plu, il y a eu plein de questions.

Blandine Lenoir, la réalisatrice, nous a révélé ce qui l’a motivée à se lancer dans cette belle aventure: « Au cinéma, une fois que les femmes ne sont plus représentées comme objet de désir, elles sont directement cantonnées à des rôles de « vieilles »,  un peu comme dans les publicités où les quinquas vont vanter les mérites d’appareils auditifs, de protections anti fuites…etc alors que moi je côtoie régulièrement des amies qui ont 50 ans et qui vivent à 100 à l’heure, qui ont envie de sortir, d’avoir une vie amoureuse, une vie sexuelle, tout en étant confrontées à l’étape difficile de la ménopause, à celle non moins difficile du départ des enfants (on parle beaucoup du syndrome Tanguy mais moi j’ai surtout des copines qui essaient de surmonter le manque causé par le départ des enfants, ce fameux syndrome du nid vide…), aux rapports compliqués avec les hommes, avec les ex … 

J’ai voulu faire un film où je montrais tout çà…

Et puis la réalisatrice a aussi évoqué cette maison de retraite particulière que l’on voit dans le film:

« Evidemment le problème des parents qui vieillissent est de plus en plus une réalité et l’idée du placement en  maison de retraite me fait froid dans le dos; d’ailleurs, je déteste le terme « placer ». C’est pourquoi j’ai voulu évoquer dans ce film, une maison de retraite très différente des autres, directement inspirée de la Maison des Babayagas. J’avais proposé le rôle à Thérèse CLERC, sa fondatrice, qui l’avait accepté. Malheureusement elle est morte avant le début du tournage et c’est sa meilleure amie, Arghyro Bardis, dit « Iro », qui a accepté de jouer ce rôle … et je lui rends hommage aujourd’hui car elle aussi nous a quittés en février dernier… »

Blandine Lenoir a aussi parlé du harcèlement de rue « classique » (évoqué aussi dans le film) : « c’est très étrange, on intègre pendant des années le fait qu’on ne va pas s’habiller trop sexy pour éviter ce genre de mésaventures et puis un jour on s’inquiète parce que même avec une jupe en cuir, aucun homme ne nous fait la moindre réflexion … »

A propos de l’image, celle que l’on renvoie mais aussi celle que l’on a de soi, Agnès JAOUI  a raconté comment elle a réussi à faire évoluer la façon dont elle se voyait, son rapport à sa propre image,  les difficultés qu’elle avait à montrer son corps au début de sa carrière…

Ce débat avait un petit faux air de conversation entre copines…

Et au fil des questions (enfin plutôt de leurs réponses), Blandine Lenoir et Agnès Jaoui ont réussi à nous faire nous sentir encore plus proches d’AURORE…

Les comédiens sont tous excellents. Le scénario aussi. En fait tout est excellent dans ce film.

Je pourrais encore vous en parler très longuement tant il y a à raconter mais je préfère vous conseiller d’aller le voir.

Il sort mercredi et je vous assure que vous allez l’adorer !

Infos pratiques:

AURORE De Blandine Lenoir
Date de sortie 26 avril 2017 (1h 29min)
Avec Agnès Jaoui (Aurore)
Thibault de Montalembert (Totoche)
Pascale Arbillot (Mano)
Sarah Suco (Marina)
Lou Roy Lecollinet (Lucie)

 

Crédits photos : bouchine

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